Le potager biologique et écologique intensif


 

 

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Le potager : un plaisir, un loisir, mais à condition qu’il produise abondamment

Denis et Christine Pépin Grand Prix du Concours National des Jardins Potagers 2017

Denis et Christine Pépin Grand Prix du Concours National des Jardins Potagers 2017

 

Autonomie en légumes avec seulement 40 m2 par personne

Âgé de plus de 30 ans, le potager bio familial a évolué au gré des besoins et des goûts de chacun.

D’une surface totale de 380 m2 pour 220 m2 réellement cultivés en légumes, le potager bio est organisé en 3 grandes parcelles bordées d’allées engazonnées et de plates bandes de fleurs vivaces et arbustives destinées à l’embellir le jardin et à accueillir les auxiliaires indispensables pour la protection ou la lutte biologique. Il permet de produire tous les légumes pour nourrir la famille toute l’année, sauf les melons.

Nous cultivons une grande diversité de légumes dont l’essentiel est consommé en frais, même en hiver, et une  petite partie est transformée pour les conserves.

Un petit potager cultivé toute l’année, même en hiver.

Les cultures s’enchainent sur chaque parcelle avec au moins 2 récoltes par an. Le sol est toujours occupé par des cultures. Aussitôt récolté, aussitôt ressemé ou replanté. En automne, les engrais verts prennent le relais sur les rares parcelles non occupées par des légumes. Nous utilisons un petit tunnel de 9 m2 pour augmenter les récoltes d’hiver et de début de printemps, que nous déplaçons en avril pour accueillir les tomates sous abri.

L’idée que la terre doit se reposer est une idée dépassée. Avec les techniques actuelles de fertilisation en continue, avec une couverture quasi permanente  de paillis nutritifs sur sol vivant, la terre peut produire toute l’année et ne s’abime pas, bien au contraire.

Nous attachons une très grande importance à l’entretien de la fertilité naturelle en utilisant des méthodes biologiques et écologiques efficaces, autonomes et économes. Il s’agit surtout d’économiser le temps passé et le dos du jardinier en limitant au maximum le travail du sol, le désherbage, l’arrosage,  la protection des plantes….

Pour que le jardin reste un vrai plaisir, pas une corvée ! Et produise en abondance, car c’est bien l’objectif.

Un potager sur un sol vivant et fertile

La fertilité de la terre est entretenue grâce aux  paillages permanents qui nourrissent la vie du sol et les légumes. Les paillis sont constitués des “déchets ” de l’ensemble du jardin.

Du compost vient en complément pour les cultures exigeantes. Des engrais verts sont aussi cultivés  pour protéger la terre et nourrir la vie du sol. Nous n’utilisons pas d’engrais bio car les paillis et compost suffisent pour restituer au sol les éléments minéraux.

L’essentiel du travail de la terre est assuré par les êtres vivants du sol, surtout les bactéries, les champignons, les lombrics que nous choyions tout particulièrement en les nourrissant avec des paillis tendres et nutritifs. Autrefois dure comme du béton, notre terre limoneuse est ainsi devenue rapidement grumeleuse comme du couscous.  La paille de céréale que nous avons utilisée en paillis pendant presque 15 ans n’avait jamais permis d’obtenir une terre aussi poreuse et grumeleuse.

Le travail du sol reste en général nécessaire en complément, pour ré-émietter la terre,  avec une grelinette, une bio-bêche ou une fourche à bêcher.

 

La préparation du sol pour les semis est réalisée au croc, en surface, et les transplantations sont réalisées directement sans travail du sol, en écartant les paillis en place. L’arrosage est limité grâce aux paillis qui maintiennent le sol frais et réduisent considérablement les besoins en eau.

Un potager bio intensément écologique

La protection des légumes contre les ravageurs est assuré par les auxiliaires très nombreux dans notre jardin. Au lieu d’introduire des insectes auxiliaires, solution toujours délicate à mettre en œuvre et coûteuse, nous agissons pour accueillir les auxiliaires spontanés tout au long de l’année. Et ça marche !

Contre les maladies, les mesures de prévention et le choix de variétés moins fragiles sont efficaces…. quand le climat ne joue pas trop de vilains tours.

En cas de nécessité (lorsque les conditions climatiques sont favorables aux maladies et aux ravageurs), nous utilisons exclusivement des méthodes biologiques à l’efficacité prouvée : voiles anti-insectespièges, et si nécessaire fongicides et insecticides autorisés en agriculture biologique,  en évitant les dommages collatéraux pour préserver la biodiversité. Nous intervenons donc parfois pour sauver les récoltes et ne restons pas les bras croisés regarder les limaces manger les jeunes plants de salades. Mais heureusement, c’est en fait rarement nécessaire.

Nous n’utilisons pas les décoctions, purins, macérations, substances dites de base, huiles essentielles, jugés trop peu efficaces et trop aléatoires par les nombreux essais techniques en plein champ, notamment ceux réalisés par l’ITAB (institut technique de l’agriculture biologique). Les huiles essentielles sont, quant à elles, très dangereuses pour la faune sauvage et notamment les insectes auxiliaires. Y compris l’huile essentielle de sarriette dont, en outre, l’efficacité n’est pas démontrée par la démarche scientifique.

Les plantes sauvages sont nombreuses dans le potager et encore plus dans les autres parties du jardin. Mais les herbes indésirables envahissantes ou gênantes sont maitrisées très facilement et sans peine grâce aux techniques de faux-semis, de semis en ligne et surtout  grâce au paillage, c’est à dire la couverture quasi permanente du sol. Pour pailler, nous utilisons uniquement les déchets végétaux du jardin. Ce sont les meilleurs paillis qui soient et ils sont gratuits.

La même démarche est aussi utilisée pour tout le jardin d’agrément. Mais contrairement au potager, nous n’y utilisons jamais de produits de protection des plantes, sauf contre la pyrale du buis car les plantes sont choisies pour leur résistance et nous leur donnons un environnement conforme à leurs besoins naturels.

Le potager est organisé pour l'essentiel en rangs alternés, mêlant légumes et fleurs.
Le potager est organisé pour l’essentiel en planches (parcelles de 1,2m de large) alternées, mêlant légumes et fleurs.

Une permaculture sans dogmatisme

Notre jardin est de fait et depuis le début conçu dans l’esprit de le permaculture. Avant que ce mot devienne à la mode et s’impose.  Mais nous évitons d’en faire un dogme, une approche théorique, souvent “fumeuse” et coupée des réalités et du sens pratique. L’important est de produire en abondance d’une manière autonome, économe, abondante, mais surtout efficace et économe en temps.

Chez nous, pas de culture en butte, pas de lasagnes, pas de mandala, de “trou de serrure”, de “baissière”, ni de spirale à aromatiques.  Ils ne nous seraient d’aucune utilité, mais en revanche très coûteux en temps et en énergie pour aucun bénéfice. Tous nos aménagements sont réversibles, simples et très peu coûteux. N’est-ce pas là une authentique approche de la permaculture, et un gage de “résilience” ?

D’autres mots à la mode s’imposent : forêt nourricière, jardin-forêt, forêt comestible, agro-écologie, jardinage sol-vivant, écosystème nourricier, jardin vivrier…  Nous pourrions tous les utiliser pour décrire notre jardin et notre approche du jardinage. Mais pourquoi remplacer les termes plus anciens et toujours modernes de biologique et écologique par des mots vagues

Un potager bio où sont cultivées de nombreuses variétés

Pour sélectionner les légumes cultivés et choisir les variétés, nous ne cherchons pas la rareté, l’exceptionnel, mais uniquement ceux que nous aimons, les moins sensibles aux maladies, faciles à cultiver sous notre climat et dans notre terre limoneuse et avec une production correcte.

Selon les besoins, nous sélectionnons des variétés anciennes ou modernes et parfois des variétés hybrides résistantes aux maladies si elles sont  adaptées à nos besoins. Ces variétés hybrides représentent à peine 10 % des légumes cultivés, mais ils sont une  aide précieuse pour réussir certaines cultures.

Tous les ans, nous testons de nouvelles variétés, notamment de tomates, de pommes de terre, de haricots. Nous réalisons la plupart de nos semis mais nous achetons aussi des plants en jardinerie afin de tester les variétés utilisées par les jardiniers amateurs. Nous produisons seulement une petite partie de nos graines, faute de temps et de surface suffisante pour sélectionner plusieurs portes-graines.